Suivre Mon Propre Chemin : Mon Visa Étudiant et Ma Croissance Personnelle

Lors de la demande de visa d'études, nous devions passer par Campus France, où nous postuliions à plusieurs universités avant de passer un entretien. Cet entretien était essentiel car c'était le seul moyen pour les universités d'évaluer notre motivation et notre aptitude. Pendant des années, cette partie du processus avait été difficile pour moi. Je manquais de confiance, je me sentais peu sûre de mes compétences linguistiques et j'étais complexée par mon apparence. À l'époque, je m'habillais de façon très conservatrice, et je craignais d'être jugée pour ce que j'étais.

Puis est venu mon entretien final — la dernière tentative avant que je réussisse "ou que je me marie haha". Je m'étais préparée méticuleusement, mémorisant mes réponses pour m'assurer que mon français était impeccable. Je suis entrée dans la pièce, nerveuse mais déterminée. En face de moi se trouvait un homme aux yeux bleus saisissants — il avait l'air indéniablement français. Étrangement, cela m'a mise à l'aise. Si ça avait été un Algérien, j'aurais pu me sentir jugée, en supposant qu'ils penseraient que j'essayais simplement de fuir mon pays plutôt que de poursuivre de véritables études.

Un Moment d'Honnêteté Brute

L'entretien a commencé avec les questions habituelles, et j'ai livré mes réponses répétées. Mais ensuite, quelque chose d'inattendu s'est produit. L'intervieweur a fait une pause, a mis de côté son clavier et m'a regardée.

Il a dit : "Mettons de côté les formalités. Je veux être honnête avec vous. S'installer en France ne sera pas facile. C'est un pays différent, une culture différente. Êtes-vous vraiment préparée pour cela ?"

Pour la première fois dans tout ce processus, quelqu'un me demandait non pas mes objectifs académiques mais mon pourquoi. Et pour la première fois, je ne répondais pas seulement pour impressionner — je parlais avec mon cœur.

Je lui ai dit : "Je comprends ce que vous dites. Je l'ai déjà entendu — de personnes en France, de personnes ici en Algérie. Mais il ne s'agit pas des peurs ou des croyances de quelqu'un d'autre. Il s'agit de moi. Si je ne fais pas ce pas, si je ne vais pas vivre cette expérience par moi-même, je me demanderai toujours. Je ne peux pas vivre ma vie basée sur les croyances et les peurs des autres. Je me dois d'essayer."

Il a écouté, hoché la tête et souri. Ce sourire — c'était comme une approbation tacite, une reconnaissance silencieuse que je n'étais pas juste une autre candidate ; j'étais quelqu'un qui connaissait son but.

Le Pouvoir de S'Approprier Ses Croyances

Nous sommes souvent entourés de personnes qui veulent façonner nos croyances. Ils nous disent ce qui est juste, ce qui est sûr, ce qui est pratique. Mais la vérité est qu'aucune croyance n'est vraiment la nôtre à moins qu'elle ne vienne de notre propre expérience.

Oui, nous devrions écouter les autres, respecter différentes perspectives et apprendre de leurs histoires. Mais nous ne devrions jamais adopter leurs peurs comme les nôtres. Si j'avais accepté les doutes de ceux qui m'entouraient, je n'aurais même jamais postulé. Je n'aurais jamais traversé la lutte, les déceptions et, finalement, la croissance qui est venue de ce voyage.

Votre Vie, Vos Choix

L'une des plus grandes leçons que j'ai apprises est que se faire confiance est l'une des plus grandes formes de respect de soi. Il est facile de vivre dans l'ombre des croyances de quelqu'un d'autre, d'accepter leur version de la réalité comme la vôtre. Mais c'est aussi autodestructeur et limitant.

Votre voyage est le vôtre. Vos croyances devraient être façonnées par ce que vous vivez, non par ce que les autres supposent. Parfois, cela signifie se libérer d'idées profondément enracinées et embrasser de nouvelles perspectives qui s'alignent mieux avec votre vérité.

La Liberté de Choisir

En sortant de cet entretien, je me sentais plus légère. Non pas parce que je savais que j'obtiendrais le visa "enfin peut-être un peu", mais parce que j'avais finalement parlé pour moi-même. J'avais défendu mon droit d'explorer, d'essayer, d'apprendre selon mes propres termes. Et cela, en soi, était une victoire.

Alors, à quiconque fait face à un carrefour similaire, je dis ceci : Respectez les croyances des autres, mais ne les laissez pas vous définir. Faites-vous suffisamment confiance pour suivre votre propre chemin, même s'il est incertain. Car au final, les seules croyances qui comptent vraiment sont celles que vous construisez à travers vos propres expériences.