Confessions d'une Détestrice de Pizza : Mon Voyage Entre Désir de Plaire et Authenticité
Ce blog réflexif utilise l'aversion de l'auteur pour la pizza comme point de départ pour explorer des thèmes plus profonds d'authenticité, de désir de plaire aux autres, et du chagrin subtil qui résulte de la trahison de soi. À travers des anecdotes personnelles et des perspectives philosophiques, l'article examine pourquoi nous sacrifions souvent nos véritables préférences pour nous intégrer socialement, et le coût psychologique de ces compromis petits mais cumulatifs. En définitive, c'est un appel à honorer nos expériences authentiques, même lorsqu'elles vont à l'encontre de l'opinion populaire.
Aicha
4/16/20256 min lire


Je n'aime pas la pizza. Voilà, c'est dit.
Je n'aime vraiment pas la pizza. Je me sens stressée quand je découvre que mon déjeuner ou mon dîner sera uniquement composé de pizza. C'est encore pire quand toute une soirée est organisée autour de la pizza — quand vous invitez des gens quelque part, puis commandez des pizzas, et que tout le monde est ravi sauf moi. Je reste là, à forcer un sourire tout en grimaçant intérieurement.
Le Paradoxe Italien
Le souvenir qui me hante le plus s'est produit en Italie, de tous les endroits possibles — le berceau de la pizza, un sanctuaire culinaire. À deux reprises, nous sommes sortis dîner, conduisant vers ce que tout le monde m'assurait être "un endroit agréable". Et que servait cet endroit si agréable ? De la pizza, bien sûr. Les deux fois, j'ai dit oui, nourrissant l'espoir illusoire que peut-être, juste peut-être, cette fois serait différente. Peut-être que je comprendrais enfin ce que tout le monde semble aimer dans la pizza.
Mais à la fin de chaque repas, j'ai ressenti le même regret m'envahir — pourquoi n'ai-je pas simplement dit non ?
Le philosophe Jean-Paul Sartre a écrit sur la "mauvaise foi", décrivant comment nous nions parfois notre propre liberté et responsabilité, agissant comme si nous n'avions pas le choix alors qu'en réalité, nous l'avons. Mon acquiescement à la pizza était un exemple parfait de la mauvaise foi sartrienne — prétendre que je n'avais pas d'autre choix que de manger quelque chose que je n'aimais pas.
L'Anatomie de Mon Aversion pour la Pizza
Les gens trouvent souvent mon aversion pour la pizza déconcertante. Après tout, c'est un met universellement adoré, transcendant les frontières culturelles. Même ceux qui la considèrent comme de la "malbouffe" la désirent encore — ils essaient simplement de limiter leur consommation.
Mon problème avec la pizza est spécifique et peut-être irrationnel : c'est la pâte, cette base de farine blanche qui domine l'expérience. Quand je mange de la pizza, tout ce que je goûte, c'est du pain avec une touche de sel. Pour moi, un repas idéal devrait avoir un ratio équilibré entre la base et les garnitures. La pizza échoue spectaculairement à ce test — la pâte écrase toujours la sauce, le fromage et les garnitures.
Les recherches du psychologue Paul Rozin sur les aversions alimentaires suggèrent que nos réactions à certains aliments sont souvent liées à la fois aux propriétés sensorielles (goût, texture, odeur) et aux associations cognitives. Mon aversion n'est pas seulement une question de goût — c'est une question de déséquilibre perçu, de domination d'un composant que je trouve fade et sans intérêt.
Le Coût Caché du Oui
Pourquoi, alors, dis-je répétitivement oui aux sorties pizza quand je sais que je vais le regretter ? Cette question ouvre la porte à quelque chose de bien plus profond que les préférences alimentaires — elle révèle la puissante psychologie de la conformité sociale et du désir de plaire.
Le psychologue social Solomon Asch a démontré dans ses célèbres expériences sur la conformité que beaucoup de gens nieront leurs propres perceptions pour s'aligner sur un groupe. Bien qu'il étudiait les jugements visuels, le même principe s'applique à quelque chose d'aussi apparemment trivial que les préférences alimentaires.
Quand je réfléchis à pourquoi je n'ai pas simplement dit "Je n'aime pas la pizza", deux raisons émergent :
Le désir de s'intégrer. Il y a quelque chose de primitif dans le partage de nourriture avec les autres — rompre le pain ensemble (littéralement, dans le cas de la pizza) est l'un des plus anciens rituels de création de liens sociaux de l'humanité. Dire non donne l'impression de rejeter non seulement la nourriture, mais la connexion sociale elle-même.
La compulsion de plaire aux autres. Je voulais être appréciée, être perçue comme décontractée et accommodante. "Je mange n'importe quoi," me disais-je, comme si la flexibilité alimentaire était un badge de vertu.
Mais ce n'était pas de la flexibilité — c'était de l'auto-effacement déguisé en amabilité.
Les Séquelles de l'Inauthenticité
Le philosophe Søren Kierkegaard a observé que "la forme la plus commune de désespoir est de ne pas être qui l'on est vraiment." Il existe une forme particulière de chagrin qui ne vient pas de la perte des autres, mais de la trahison de soi-même pour les garder.
Ce chagrin frappe différemment de la tristesse d'une rupture ou de la fin d'une amitié. Il arrive plus tard, souvent après que la relation soit terminée, quand vous n'essayez plus de plaire à ces personnes. Soudain, vous êtes confronté au souvenir de votre propre inauthenticité, et cela semble pathétique.
"Pourquoi me suis-je mise dans cette situation ?" je me demande. "Pourquoi n'ai-je pas pu simplement commander des pâtes à la tomate et profiter de mon repas ?" L'acte simple de défendre ma propre préférence semble, rétrospectivement, comme s'il aurait dû être si facile.
Le psychologue Carl Rogers a noté que cet écart entre notre "vrai moi" et notre "moi idéal" (ou dans ce cas, notre "moi social") est une source majeure de détresse psychologique. Lorsque nous agissons constamment d'une manière qui contredit nos véritables préférences et sentiments, nous créons une discorde interne qui finit par exiger une résolution.
L'Étrange Chagrin de la Trahison de Soi
Ce qui me fascine, c'est comment ce chagrin émerge après la fin des relations. Quand nous sommes en plein désir de plaire, nous reconnaissons rarement le coût. C'est seulement plus tard, quand ces relations changent ou se terminent, que nous comprenons pleinement ce que nous avons sacrifié.
Cette clarté rétrospective apporte une forme unique de regret — pas pour la fin de la relation, mais pour notre propre complicité dans le déni de notre moi authentique. Nous pleurons non pas seulement la personne que nous avons perdue, mais le soi que nous avons abandonné dans le processus d'essayer de les garder.
Le psychiatre Irvin Yalom appelle cela "culpabilité existentielle" — la culpabilité qui ne vient pas de la violation d'un code moral externe, mais de l'échec à vivre selon notre propre potentiel et nos propres choix authentiques.
Une Déclaration d'Authenticité
Me voici donc, écrivant ce blog comme un rappel à moi-même et une déclaration au monde : je n'aime vraiment pas la pizza — du moins pas celle servie dans les restaurants et les boîtes de livraison.
Il y a toutefois une réserve importante. S'il s'agit de pizza réinventée avec des bases alternatives — croûte de pois chiches, patate douce ou pomme de terre ordinaire — je suis enthousiastement partante. J'adore faire ma propre pizza à la maison, contrôlant les ingrédients et les proportions. Je peux dévorer avec bonheur une pizza maison conçue selon mes spécifications.
La distinction est importante : ce n'est pas la pizza en tant que concept que je rejette, mais la version commerciale standard avec sa pâte écrasante et décevante.
Au-delà de la Pizza : La Leçon Plus Large
Il ne s'agit pas vraiment de pizza, bien sûr. Il s'agit des petits compromis quotidiens que nous faisons, croyant qu'ils sont insignifiants, pour réaliser plus tard qu'ils forment un schéma de trahison de soi qui exige un véritable tribut psychologique.
Les recherches de la psychologue Brené Brown sur la vulnérabilité suggèrent que l'expression authentique de soi, même lorsqu'elle risque le rejet, conduit finalement à des connexions plus profondes que celles construites sur le désir de plaire.
La prochaine fois que quelqu'un suggérera de la pizza, je me souviendrai de cet engagement envers moi-même. Je déclinerai poliment et suggérerai une alternative, ou commanderai simplement quelque chose de différent pour moi. Cela pourrait créer un moment de gêne sociale, mais cet inconfort est éphémère comparé au regret durable de nier ma propre expérience.
Une Tranche Philosophique
Le philosophe stoïcien Épictète disait : "Fais le meilleur usage de ce qui est en ton pouvoir, et prends le reste comme il vient." Je ne peux pas contrôler les aliments que les autres apprécient ou les restaurants qu'ils choisissent, mais je peux contrôler ma réponse — que je dise ma vérité ou que je l'avale avec de la nourriture que je n'apprécie pas.
Ainsi, peut-être que mon aversion pour la pizza a finalement servi un objectif. Elle est devenue un terrain d'essai petit mais significatif pour une question de vie beaucoup plus grande : Suis-je prête à être authentiquement moi-même, même quand il serait plus facile de me conformer ? Suis-je assez courageuse pour risquer la désapprobation en honorant ma propre expérience ?
La réponse, comme le dîner parfait sans pizza, est encore en préparation. Mais au moins maintenant, je pose les bonnes questions — et c'est déjà un début.
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